ECOCOMBIS : Feu vert pour la phase test wallonne

Maxime PREVOT, Ministre wallon des Travaux publics et de la Sécurité routière, a présenté ce matin au Gouvernement wallon un projet de Décret permettant, sur le réseau routier wallon, l’utilisation d’écocombis dans le cadre d’expériences-pilotes.

Les écocombis, également appelés « véhicules plus longs et plus lourds », sont des trains routiers résultant de l’assemblage d’un camion-tracteur avec une ou deux remorques. Leur longueur maximale dépasse celles des camions habituels : 25,25 m de long contre 18,75 m pour un train routier classique et 16,50 m pour un semi-remorque. Plus longs, ils ont donc une capacité de chargement plus grande : leur masse maximale autorisée est fixée à 60 tonnes, soit 16 tonnes de plus que ce qui est permis jusqu’à présent en Wallonie. Ces écocombis ne sont, à l’heure actuelle, pas autorisés à circuler sur le réseau routier wallon.

Si leur avantage en termes de logistique est indéniable, ce type de transport constitue une alternative intéressante aux camions habituellement utilisés. Comme l’ont démontré différentes expériences menées à l’étranger, notamment au Pays-Bas, ce type de transport se révèle en effet :

  • Plus économique

Deux écocombis équivalant trois semi-remorques à trois essieux, le nombre de kilomètres parcouru pour la même quantité de marchandises s’en retrouve réduit de 35 %.

  • Plus écologique

Les études ont démontré que la consommation de carburant et les émissions de CO2, de NOx et de particules fines par tonne-kilomètre sont diminuées de 10 à 30 %.

  • Plus respectueux de l’infrastructure routière

Doté d’un nombre d’essieux supérieur (7 à 8), l’écocombi transporte une charge mieux répartie sur ses différents essieux. Ce train roulant se révèle donc moins agressif pour la structure de la chaussée. Tout bénéfice pour les finances publiques et le portefeuille du citoyen wallon.

  • Plus efficace en termes de sécurité routière

Ces véhicules disposent des dernières technologies en matière d’assistance à la conduite (freinage automatique d’urgence, contrôle électronique de stabilité, etc.). Les performances en matière de sécurité routière sont donc supérieures à un camion classique ayant quelques années au compteur.

Les expériences menées à l’étranger se sont révélées concluantes, il s’agit maintenant d’en vérifier la faisabilité dans un contexte wallon et notamment d’obtenir toutes les garanties en termes de sécurité routière. Sur base des avis et rapports préliminaires du Conseil supérieur wallon de la sécurité routière et du Centre de recherches routières, le Ministre Maxime PREVOT a donc décidé de mettre en place les balises dans lesquelles des expériences-pilotes pourront être menées en Wallonie. L’avant-projet de décret définissant ce cadre vient d’être validé en première lecture par le Gouvernement wallon. Il sera prochainement présenté en Commission du Parlement wallon pour être ensuite soumis au vote en séance plénière du Parlement wallon.

L’avant-projet de décret fixe les conditions dans lesquelles les opérateurs intéressés pourront mettre en circulation des écocombis pour le transport de leurs marchandises. Ces conditions portent, notamment, sur les éléments suivants :

  • Âge du véhicule et équipement minimal requis ;
  • Trajet origine-destination clairement défini, réunissant les garanties en termes de sécurité routière et non-concurrentiel avec d’autres modes de transport, comme le fluvial et le ferroviaire ;
  • Type de marchandises transportées ;
  • Qualification et expérience du chauffeur ;
  • Signalétique conforme à l’arrière du véhicule de manière à prévenir les autres usagers de la route de la longueur inhabituelle du véhicule.

Les autorisations accordées par la Wallonie aux opérateurs le seront pour une durée de deux ans et seront renouvelables de façon annuelle. Il leur sera demandé de fournir, à des fins d’évaluation, des informations sur les marchandises transportées, l’itinéraire emprunté et la fréquence d’utilisation de ces écocombis.

Ces projets pilotes s’inscrivent pleinement dans le développement du pôle de la logistique en Wallonie, dans une perspective de complémentarité et de renforcement plutôt que de concurrence entre modes de transport. Il s’agit d’une mesure attendue par le secteur du transport, lequel a par ailleurs accueilli avec satisfaction le « Plan Infrastructures 2016-2019 » récemment lancé par le Ministre Maxime PREVOT. Ce plan consacre un budget inédit de 640 millions € à la modernisation des infrastructures routières et fluviales en Wallonie avec l’objectif de favoriser le développement socio-économique de la Région et de doper la création d’emplois.

Le Ministre Maxime PREVOT se réjouit de pouvoir faciliter le développement de solutions innovantes pour un transport moins polluant et plus durable des marchandises en Wallonie. Si les tests sont concluants, notamment en matière de sécurité routière, les écocombis renforceront la compétitivité des entreprises logistiques wallonnes, dans une logique de complémentarité avec les autres modes de transport de marchandises à renforcer que sont la voie d’eau et le chemin de fer.