La Belgique retrouve la 3ème place du Logistics Performance Index de la Banque Mondiale

Le 24 juillet dernier, la Banque Mondiale publiait les résultats de la sixième édition du Logistics Performance Index. Publié pour la première fois en 2007, le LPI est un outil d’analyse comparative interactif créé pour aider les pays à identifier les défis et les opportunités auxquels ils sont confrontés dans leurs performances en matière de logistique ainsi que les pistes d’amélioration de ces prestations. L’édition 2018 permet d’établir des comparaisons entre 168 pays.

Logistics Performance Index

Pourquoi un LPI ? La logistique est un secteur qui pèse 4 300 milliards de dollars et qui est présent dans la quasi-totalité des pays de la planète. Elle représente le réseau de services qui permet le déplacement physique des produits tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières nationales. Elle regroupe toute une palette d’activités (transport, stockage, courtage, livraison express, opérations dans les terminaux, et même gestion des données et des informations). L’efficacité avec laquelle les marchandises peuvent transiter par ces systèmes jusqu’à leur destination finale constitue un déterminant essentiel des opportunités commerciales d’un pays.

Le LPI est basé sur une enquête internationale menée auprès des opérateurs de terrain (transitaires et entreprises de transport express), fournissant des informations sur la «convivialité» logistique des pays dans lesquels ils opèrent et de ceux avec lesquels ils opèrent. Ils combinent une connaissance approfondie des pays dans lesquels ils opèrent avec des évaluations qualitatives éclairées d’autres pays où ils commercent et de l’expérience de l’environnement logistique mondial. Les commentaires des opérateurs sont complétés par des données quantitatives sur la performance des composants clés de la chaîne logistique dans le pays donné.

Le LPI comprend donc des mesures à la fois qualitatives et quantitatives et contribue à créer des profils de convivialité logistique pour ces pays. Il mesure la performance tout au long de la chaîne logistique dans un pays et offre deux perspectives différentes: internationale et nationale. Au niveau international, le LPI propose des évaluations qualitatives d’un pays dans six domaines par ses partenaires commerciaux-professionnels de la logistique travaillant à l’étranger. Au niveau domestique, le LPI fournit des évaluations qualitatives et quantitatives d’un pays par des professionnels de la logistique qui y travaillent. Il comprend des informations détaillées sur l’environnement logistique, les processus logistiques de base, les institutions et les données sur les délais et les coûts de performance. Les six domaines pris en compte par le LPI sont :

  • « Customs » : l’efficacité des douanes et des procédures de dédouanement à la frontière,
  • « Infrastructure » : la qualité des infrastructures de transport,
  • « Ease of arranging shipments » : la facilité d’organiser des envois à des prix compétitifs,
  • « Quality of logistics services » : la compétence et la qualité des services logistiques tels que le transport routier, l’expédition ou les agences en douane,
  • « Tracking and tracing » : la possibilité de gérer la traçabilité de ses expéditions,
  • « Timeliness » : la fréquence à laquelle les envois parviennent aux destinataires dans les délais de livraison prévus.

Résultats 2018

Tout d’abord, l’édition 2018 du LPI fait apparaître des préoccupations croissantes en ce qui concerne la fiabilité des chaînes logistiques, leur empreinte environnementale ou leurs besoins en main-d’œuvre qualifiée.

  1. Tant les pays développés que ceux en développement souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la logistique. Il n’y a pas assez de personnel d’encadrement dans les pays en développement, et pas assez d’ouvriers, notamment de chauffeurs routiers, dans les pays développés ;
  2. Les opérateurs des pays riches prennent plus de mesures que ceux des pays à faible revenu de mieux se préparer en matière de cybersécurité ;
  3. Ces mêmes opérateurs sont également plus susceptibles de rechercher des solutions logistiques alternatives avec un impact environnemental plus faible. C’est un point fondamental, car les émissions de dioxyde de carbone (CO2) imputables au transport constituent une importante source de pollution.

Pour la quatrième année consécutive, l’Allemagne occupe la première place de ce classement.

Le Top 10 est composé de la manière suivante :

  1. Allemagne
  2. Suède
  3. Belgique
  4. Autriche
  5. Japon
  6. Pays-Bas
  7. Singapour
  8. Danemark
  9. Royaume-Uni
  10. Finlande

Les pays composant le top 10 restent relativement similaires bien qu’ils échangent leur position régulièrement. Ce groupe se compose essentiellement de pays d’Europe à revenu élevé. Sur les 30 premiers, 24 sont membres de l’OCDE. Par rapport à l’édition 2016, on remarque notamment la belle remontée de la Belgique (6ème en 2016), la poursuite du recul des Pays-Bas (4ème en 2016 et 2ème en 2014) ainsi que la forte chute du Luxembourg qui se retrouve à la 24ème place alors qu’il occupait encore la 2ème place en 2016. Parmi les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, ce sont les grandes économies comme l’Inde et l’Indonésie, des économies émergentes telles que le Viet Nam, ou encore pour l’Afrique la Côte d’Ivoire, qui affichent les meilleurs résultats. La Chine quant à elle se situe à la 26ème place et Hong Kong à la 12ème.

Et la Belgique ?
Depuis la création de cet index, la position de la Belgique a eu tendance à varier :

  • 2007 : 12ème place
  • 2010 : 9ème place
  • 2012 : 7ème place
  • 2014 : 3ème place
  • 2016 : 6ème place
  • 2018 : 3ème place

La Belgique retrouve donc en 2018 la place qu’elle occupait en 2014 et qui était le résultat d’une belle progression depuis 2007, 2016 ayant marqué un coup d’arrêt. Concernant les six critères de l’index, nous nous plaçons en tête du classement mondial pour les critères « Ease of arranging shipments » et « Timeliness », nous sommes en 2ème position pour le critère « Quality of logistics services » et en 9ème position pour le critère « Tracking and tracing ». Par contre, notre score est un peu moins bon pour les critères « Customs » et « Infrastructure » où nous occupons la 14ème place pour ces deux critères.

Cela étant, ces résultats sont néanmoins le reflet d’une excellente performance du système logistique global que constitue notre pays.

Les Pays-Bas quant à eux recule à nouveau pour, à présent, occuper la 6ème place (ils étaient 2ème en 2012). Leur recul est dû à de moins bons scores obtenus sur l’ensemble des six critères de l’index.

Sources :

https://lpi.worldbank.org
https://d2aye3ggtndtn5.cloudfront.net/app/uploads/2018/07/LPI2018.pdf
http://www.banquemondiale.org/fr/news/feature/2018/07/24/from-parts-to-products-why-trade-logistics-matter?cid=ECR_HP_WorldBank_FR_EXT
http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2018/07/24/trade-logistics-gap-persists-between-developed-and-developing-countries
https://www.transportmedia.be/la-belgique-a-nouveau-3e-du-logistics-performance-index/?lang=fr
https://www.flows.be/nl/logistics/belgie-klimt-naar-derde-plaats-logistics-performance-index-2018
https://www.logistiek.nl/supply-chain/nieuws/2018/07/nederland-uit-top-5-logistieke-ranglijst-wereldbank-101164485